Soins de premier recours, secteurs sanitaire et médico-social sont les trois étapes traditionnelles du système de santé français actuel. Gérées en silos, selon leur logique propre, ces trois étapes parcellisées posent aujourd’hui des problèmes en termes de transversalité, de fonctionnement et de financement des soins. Or, la notion de parcours de santé, nouveau dispositif de soins coordonnés, constitue un remède efficace pour réduire la dépense publique et améliorer la qualité des soins.
Réformer le système de santé, une nécessité
D’abord, on constate que les personnes âgées mobilisent entre le quart et la moitié des dépenses du système de soins français. D’autre part, les maladies chroniques, telles que le diabète ou les AVC, représentent plus de 63% de ces frais. Sachant que les populations atteintes de ces maladies vont connaître la plus forte augmentation dans les années à venir, il convient d’optimiser leur prise en charge et le coût qu’elle représente. En anticipant la croissance de ces dépenses, l’organisation des soins doit évoluer vers une prise en charge transversale, avec un moindre cloisonnement des étapes, mais avec une logique de besoins.
Bâtir un dispositif de soins coordonnés efficient
La qualité du parcours de soins de la personne malade doit être appréhendée dans sa totalité. La coordination entre les différentes prises en charge de premier recours, sanitaires, médico-sociales et sociales est déterminante.
Pour mettre en place le parcours de santé, une première étape méthodologique consiste à cartographier les stades successifs du parcours de soin des patients selon une logique de « population », en fonction de l’âge ou de la pathologie.
Dans un deuxième temps, grâce à la confrontation de l’offre de soins aux besoins révélés par la cartographie, des leviers d’efficacité vont être identifiés en amont et en aval de l’hospitalisation. En amont, l’objectif est en fait d’essayer d’éviter cette hospitalisation. Or, les parcours de santé assurent une démarche active de prévention tout au long de la vie, grâce à la meilleure association du suivi en médecine de ville et des observations réalisées lors des séjours hospitaliers. En aval, il s’agit de préparer le plus tôt possible la sortie de l’hôpital, pour s’assurer de la fluidité de la prise en charge du retour à domicile ou en établissement médico-social.
La troisième étape concerne l’identification des points de rupture. Organiser le parcours de santé selon une logique de flux et dans le cadre d’une gouvernance territoriale définie par avance, permet d’éviter les goulots d’étranglement. Pour cela, un contrat de territoire définit les instances de pilotage ou de coordination et les modalités d’animation. Pour mettre en musique ce parcours innovant, l’émergence d’un rôle nouveau au niveau régional s’impose : celui de coordinateur. Il sera exercé indifféremment par un infirmier, un éducateur thérapeutique, un médecin, un pharmacien ou un gestionnaire de cas.
L’application des technologies e-santé s’avère une solution approuvée par les acteurs, qui outille le processus à chacune de ces étapes, même si son modèle de financement doit encore être trouvé.
Nombreux sont les parcours de santé mis en œuvre à titre expérimental. Certains ont fait l’objet d’évaluations favorables, mais le modèle le plus efficient n’a pas encore été trouvé. Des expériences sont actuellement menées sur le parcours des personnes diabétiques à la Réunion, sur celui des personnes âgées dans le Centre, ou en Midi-Pyrénées sur les bassins de santé. Les résultats attendus pour fin 2013 devraient conforter ces démarches innovantes.
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